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BonJour,
Sur la trompe de l’éléphant
Qui s’allonge indéfiniment
Bondit un chat brumeux
Vole un hippocampe vaporeux
Nage nuage ondule
Comme un voile en tulle.
(Silence, la queue du chat balance).
Un génie tire sa queue déchirée
Tout en légèreté En étrange gaité
Son nez s’enroule en spirale nattée.
Autour de son chapeau ébouriffé
Ses membres mouvants ondoyants
Enlacent un Pégase volant.
(Le cheval de fer a ri hihihihiii).
Un crocodile en coton
Eternue des flocons
Souffle son haleine laineuse
Entre ses dents lumineuses
Qui s’estompent en tourbillons
Et danse de papillons
(Les cro cro les cro cro crocodiles au bord du Nil)
Et puis cette tranquillité intense
M’enrobe dans un scintillant silence
Dans le carnaval des nuages
Où s’effile tout mon aéré aréopage
Transparent voilé de douce sérénité
Comme une brise effacée de légèreté.
(Là-bas… là-bas…les merveilleux nuages).
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Le soleil aime la glace
D’abord il s’y admire
Puis sans réfléchir
La réchauffe et la mange
La glace hait le soleil
Elle se couvre de paillettes
Et d’un fard d’eau
Avant de fondre en larme
La Lune aime la glace
Avec son reflet nacré
Elle lèche le miroir d’argent
Et l’habille d’une robe d’étoiles.
Pierre* 8 août 2014
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Faquir sans faconde
Assis sur un tapis de clous
Je m’isolais du monde
Pour ne pas devenir fou
Je ne sentais plus rien
Elevant mon esprit
Dans des rêves aériens
Et des méditations infinies
Mon souffle suspendu
Je quittais l’existence
Le corps incinéré disparu
Dispersé en évanescence
Dans sa grande sagesse
La Nature m’a remis sur un pied
Réincarné à toute vitesse
En escargot coquillé
Connaissant mon penchant
Elle m’a posé sur ce chardon
J’aime la vie qui a du piquant
Et la bière avec du Picon ***
Mais un jour dans un bistrot
Ayayayaïe ! Le nez farci de persil
Au bout d’un pique à escargot
Je finirai dans un gosier ravi.
Que je renaisse encore
Que je sois acuponcteur
Avec des aiguilles d’or
Pour soigner les cœurs.
*** Je n'aime pas !
Pierre, 6 janvier 2015
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Deux frères en bois brut montaient la garde.
Ils avaient pris racine là quelques printemps auparavant.
<< Des hallebardes* froides nous tombent dessus.
_ Ce n'est pas un temps pour jouer aux cartes.
_ Ouai et ça pique.
_ On nous laisse là sur le carreau.
_ Le trèfle** n’a pas de cœur !
_ Et pas question d’allumer une clope.
_ Plus une feuille pour nous abriter ou nous en rouler une.
_ J’ai froid aux pieds. Ça pèle.
_ Ouai, et il nous en faudrait une.
_Pour les décoller de cette bouillasse. >>
Pierre*, 23 juillet 2014
* : La pluie en argot
** : le monde, la foule en argot.
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Sur le lanternon
Qui pend au plafond
De la terrasse du troquet,
Monsieur Pigeon observe inquiet,
L’assiette du bureaucrate.
Rien que brocolis et patates,
Carottes et panais,
Fenouils et navets,
Pas la moindre trace de petits pois,
Ca calme aussitôt son émoi.
_« Pas la peine de se faire du mouron
Rien à craindre du mironton ».
Moralité : à la saison du raisin
Monsieur La Caille ne fait pas le malin.
Pierre* 9 juillet 2014
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